SUR LA ROUTE-INDONESIE-MALAISIE
SUR LA ROUTE-INDONESIE-MALAISIE
SURPRISE! VOUS FAITES UNE RECHERCHE DE PHOTOGRAPHE ET PAN, VOUS VOUS RETROUVER EN INDONESIE!
Je suis bien photographe et totalement en mesure de concevoir le reportage que vous attendiez pour votre évènement!
Je vous invite à découvrir mes différentes publications et bien entendue mon travail de photographe évènementiel.
Vous rechercher un photographe de mariage à Nice ou Amien…N’hésitez plus!
J’ai vécu dans différents pays durant des années, sillonné les continents par les routes nationales, les chemins de traverse ou par des itinéraires non répertoriés sur les cartes… Taxi brousse, bus, camion, ânes, chameaux et godillots m’ont portés au quotidien pour aller à la rencontre des autres, pour découvrir un ailleurs bien loin de chez nous… Touareg du désert saharien, Uros de la cordillère des Andes, peuple Mongh des montagnes d’Asie, caste des intouchables indiens… Mon travail et les folios présenté sur mon site présentent des extraits de commandes axé vers l’enfance, devenir de l’humanité, présente les peuples comme étant une part de chacun d’entre nous. Autant de visages, autant de parcours qui se croisent et se superposent, autant d’instants fugitifs d’ici ou d’ailleurs proposés sans distorsions, ni enluminures.
C.Bobin écrivait : « l’enfance, une vrai présence, une manière d’être au monde qui rend le monde léger ».
INDONESIE
- Carte d’identité :
Décalage horaire : 8 heures. L’archipel est divisé en trois fuseaux horaires différents.
Monnaie : la Rupiah indonésienne (un euro = 11 500 IDR)
Climat : température moyenne de 30 degrés d’avril à octobre.
Population : 225 Millions d’habitants.
Superficie : 1 900 000 km2 (soit près de 4 fois la France).
Densité de population : 116 ha/km2
Langue : Le Bahasa indonésia.
Capitale : Djakarta.
Religion : islam majoritaire (87%), christianisme (10%°) puis Bouddhisme et l’animisme (3%).
IntroductionLa République d’Indonésie est le plus grand archipel du monde. 3 677 îles forment une colonne vertébrale volcanique de plus de 5 000 km de long entre la mer de Chine et l’océan Indien. Certaines ne sont que de minuscules îlots rocheux, d’autres comme Java et Bornéo (dont seule une partie appartient à l’Indonésie) sont gigantesques et fourmillent d’une population active et attachante.
Les indonésiens accordent aux espaces maritimes la même valeur qu’aux espaces terrestres. Ils surnomment leur pays Tanah Air Kita, « notre terre et notre eau » et circulent d’une île à une autre en bateau parfois aussi facilement que nous prenons l’autobus.
Java et Bali sont deux des principales îles. Leur seule évocation est synonyme de rizières, de théâtres d’ombres ou de tissus imprimés aux formes joyeuses, les batik. On ne saurait oublier les mosquées colorées, les rites exubérants, les villes aux allures de fourmilières, une flore et une faune luxuriantes ou encore ces mers chaudes faisant le bonheur de ceux qui pratiquent le surf, la plongée…ou tout simplement la plage. Un programme pour le plus blasé des globes trotter.
Photographe mariage Marseille et Jakarta : une ville tout en contraste, entre modernité et tradition.
- L’Airbus de la KLM en provenance de Genève se pose sur le tarmac de l’aéroport Soekarno-Hatta, à Jakarta. Vingt-six heures auparavant, j’ai failli rater l’avion en raison de chutes massives de neige. Le contraste s’impose. A peine remis d’une course poursuite en taxi dans le dédale des rues glacées et désertiques de la capitale helvétique, je débarque en Asie. Incontournables réalités : la chaleur et la densité de population spécifiques de l’Asie ne sont pas qu’une impression et demandent un temps d’adaptation de quelques jours.
Le problème à Jakarta, c’est le vent : il n’y en a pas ! En tout cas pas aujourd’hui. L’air est chargé d’une pollution ardente et la teneur en soufre de cette ville fait songer à un volcan dont l’irruption serait permanente.
La cité n’est pas si éloignée des montagnes de feu dont regorge l’Indonésie et pratique une vulcanologie bien à elle : ses racines sont profondes mais le magma est généré directement par ce qui se passe en surface, voitures, camionnettes, charrettes à bras, piétons, motocyclettes ou engins à trois roues grouillent de toute part. Ce magma urbain, constitué du fameux Pithécanthrope érectus (le premier homme, « l’homme de Java » serait né ici) mâtiné d’invasions malaise ou chinoise, fusionne et se déplace bruyamment dans les boulevards, les ruelles et sur les trottoirs des avenues.
L’île de Java, c’est une population double de celle de la France sur un territoire quatre fois plus petit. L’Indonésie connaît une natalité galopante. Sa population s’accroît de 3 millions d’âmes chaque année. La surpopulation guette et pour beaucoup le quotidien consiste à lutter contre la misère. Les mains tendues vers le touriste aux apparences repues que je suis ne manquent pas. Dans son cœur, la capitale ne fait pas dans la demi mesure, Jakarta cultive les contrastes et la pauvreté la plus marquée voisine avec la réussite la plus absolue. La cohue la plus indescriptible peut rivaliser avec des havres de paix à peine éloignés des grands axes. Les buildings du quartier des affaires ne dépareraient pas à la Défense tandis que les quartiers voisins, où s’entassent les bicoques n’ont même pas l’eau courante.
C’est bien connu, riches d’alluvions, les abords des volcans sont fertiles ; ne nous étonnons pas de trouver dans les faubourgs populaires de Jakarta cet entassement de ruraux venus tenter leur chance à proximité du cratère.
En 1522, les portugais sont arrivés sur l’île par la mer. Premiers commerçants venus d’Occident, ils ont ancrés leurs navires dans le vieux port toujours en activité de Sunda Kelapa. Aujourd’hui d’antiques goélettes (des pinisis) perpétuent la tradition de commerce entre l’île et ses voisines les plus proches. C’est par elles que transitent des bois exotiques ou des objets manufacturés à destination du reste du monde.
Jakarta travaille tôt le matin et veille tard le soir. Entre les deux, les fumerolles s’élèvent depuis les échoppes où rissolent des plats chinois traditionnels et s’échappent du moteur des bus urbains. Une liqueur douce enveloppe les rues, leur donne ce goût d’épice adoucie spécifique à la cuisine indonésienne. Elle se répand comme la chaleur ourlée des lendemains de mousson. Sensation d’Orient, ambiance indélébile avec ce petit quelque chose de l’Asie d’autrefois, de parfum de rizière et de manioc, de ventilateurs qui brassent l’air chaud, de thé au jasmin et de riz goreng cuisiné à la vapeur. Le klaxon des taxis et le bruit des engins de construction de cette ville en éruption donnent le rythme de cette ville, un rythme saccadé et endiablé…
- Les éruptions de la ville sont permanentes et la capitale indonésienne n’est pas prête à lâcher son dernier souffle. Des éléments hétérogènes de l’avenir et du passé s’affrontent ici et cohabitent depuis toujours sans jamais se confondre. C’est de cette friction entre modernité et tradition que l’énergie de la Cité renaît chaque matin. C’est ce qui fait la force de ses habitants et aussi dans une certaine mesure leur charme…
Photographe mariage Provence et à Jogiakarta est une ville à taille humaine, elle incite à des ballades sans but précis, à déambuler dans ses rues, simplement guidé par ses envies et sans se fondre dans un programme précis. La curiosité en éveil, les cheveux aux vent à l’arrière d’un bajaj qui fonce entre les voitures, chaque coin de rue est source de découverte : ici un détail d’architecture, un vêtement traditionnel, une vitrine intrigante, une odeur inconnue, un orchestre, une cérémonie, un palais, une mosquée… et même une église car les chrétiens sont nombreux sur cette terre de confession majoritairement musulmane. A chaque contact prolongé de l’archipel avec des négociants d’autres contrées, tout d’abord l’Islam en provenance principalement de l’Inde au XIIIe, puis le catholicisme introduit par des missionnaires portugais aux XVIe siècle auxquels sont venus s’ajouter à d’autres pratiques telles que l’ et le bouddhisme, le terreau culturel et religieux s’est enrichi.
Dans l’Indonésie du troisième millénaire, une mosaïque de cultes et de pratiques religieuses éparses subsiste. La religion habille tous les événements de la société et même si l’Islam pratiqué ici semble d’une grande sobriété (ni tchador obligatoire, ni prières ostentatoires), le pluralisme séculaire religieux et la tolérance qui allaient de pair ne sont pas épargnés par les incidents. La cohabitation est parfois difficile et est souvent victime de récupération politique, les affres de la modernité ne conduisent pas forcément au radicalisme mais la tentation du chao par des groupes extrémistes reste grande.
Java possède son village d’irréductibles, que dis-je : une ville ! Jogjakarta abrite 450 000 âmes, elle est tapageuse et encombrée, capitale d’un district surpeuplé et symbole de la résistance face à l’occupation coloniale. La ville est aujourd’hui encore dirigée par un Sultan et bénéficie d’une relative autonomie politique.
Dans le palais du Sultan Hamengkubuwono X, gouverneur vénéré comme un Dieu par les habitants, les rythmes syncopés d’un orchestre de gamelan invisible donnent la cadence pour la visite des lieux. Le palais, érigé au cœur de la cité est le lieu de toutes les traditions : on y trouve une mosquée et son université ; on y croise des artisans ferronniers ou des vendeurs de batiks fabriqués sur place. Pour se reposer et s’imprégner d’une relative fraîcheur, un détour par les bassins du château d’eau est recommandé. A défaut d’une température clémente, on y trouvera de l’ombre et on s’abandonnera un moment à observer les formes étonnamment romantiques de l’ensemble. Sur quelques hectares, dans l’enceinte du palais, se trouve concentré un résumé en bruits et en images de la culture javanaise issue de traditions millénaires. Un régal à voir et à entendre.
Islam oblige, l’Indonésien pratiquant est debout dès 4 heures 30 du matin. Une demi heure plus tard, dès la prière terminée, la rue s’anime pour de bon. Les kaki lima (étals ambulants) se mettent en place, des enfants déjà à l’œuvre se balancent sur une vielle chambre à aire de camion et lancent des « Hello Mister », salutations désintéressées et joyeuses, aux rares touristes déjà debout ; des femmes voilées vaquent, des hommes bavardent ou zigzaguent sur leurs scooters, d’autres trimballent mille objets, machines à écrire ou bien outils de chantier. D’ici à quelques heures la température grimpera au-delà des trente degrés et l’air semblera lourd comme le plomb. L’animation ne baissera pas pour autant et il faudra attendre tard ce soir, lorsque les lampadaires envahis par les insectes tenteront d’inonder la rue d’une lueur blafarde pour qu’une accalmie se profile. Les télévisions rivaliseront un moment à grand coup de décibels, les motos pétaradantes se disperseront dans les faubourgs et un calme relatif reviendra.
Au moment de traverser une rue, égaré dans mes rêveries, la réalité me rattrape et fonce vers moi, klaxon et freins bloqués. J’ai tout juste le temps de sauter en arrière pour éviter d’être pulvérisé par un bus trépidant. Au moment de convoiter le trottoir d’en face (celui où il se passe toujours quelque chose d’intéressant) la prudence est de mise, car si la circulation n’est pas seulement délirante, elle se fait à l’inverse de chez nous. Tout ce qui roule circule à gauche… enfin presque.
Pour trouver un peu de calme, il faut s’éloigner du centre ville, se perdre dans les rues périphériques et partager un instant de la vie des habitants de la ville. J’en profite pour bavarder (non pas en « petit chinois » mais tout simplement en anglais) avec les commerçants ou les postiers, je me fais indiquer l’adresse d’un des pasar (marché) de la ville ou et m’offre un kopi odorant (café) ou un teh (thé) dans un restaurant ombragé.
- Photographe mariage Toulouse et JOGIAKARTA
Il s’appelait Suharto, trente ans de despotisme, de lois anti subversion, de corruption, d’alliances contre son peuple avec les grandes puissances mondiales et d’enrichissement personnel (une des 50 personnes les plus riches du monde). Pendant son « règne », la croissance s’écrivait avec deux chiffres ; alors on fermait les yeux sur tout, les compagnies internationales étaient ses amies. Ici pas de couverture sociale, des salaires insignifiants, une main d’œuvre habile et abondante. Lors de sa prise de pouvoir en 1965, un demi million de personnes soupçonnées de communisme ont été déportées (sur l’île de Buru), torturées ou tout simplement massacrées. La crise économique qui a frappé l’Asie du sud-est à la fin des années 90 a occasionné du chômage, de la disette, des conflits intercommunautaires : la monnaie thaïlandaise a chuté brutalement et les capitaux investis dans la région devenue soudainement trop risquée sont retournés d’où ils venaient. Les spéculateurs sont partis ailleurs et les étudiants sont sortis dans la rue (en mai 98). Ils ont envahi le parlement. Suharto a tiré dans le tas puis il a fini par démissionner, il a laissé la place à son dauphin, Yusuf Habibi.
Tout change, rien ne change. Aujourd’hui la population indonésienne sert toujours de main d’œuvre bon marché à nombres de multinationales présentes ici : Nike, Unilever, Total, Schlumberger, Alsthom… Lorsqu’un européen achète une paire de chaussure de sport, l’indonésien qui l’a fabriqué touche 0,2 % de son prix, soit le prix d’un verre de lait. Il lui faudrait travailler cinq mois pour se les offrir. Le monde est devenu global et marche un peu sur la tête : le salarié d’ici fabrique ce qu’il ne peut pas acheter, et le salarié occidental achète ce qu’il ne peut plus fabriquer.
- Pourtant, tout n’est pas négatif. Pendant la période Suharto le niveau de vie s’est amélioré, l’espérance de vie a augmenté, les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux) se sont multipliées, et la plupart des villages se sont vu attribuer l’électricité.
Photographe mariage Provence et au TEMPLE DE BOROBUDUR, SITE BOUDDHISTE
Les bas-reliefs de Borobudur résument l’ensemble de la vie indonésienne il y a mille ans. C’est une mine pour les archéologues et historiens, spécialistes de la région.
Borobudur est le plus grand monument bouddhique du monde.
Debout à l’aube pour un rendez-vous avec Bouddha. Le temple de Borobudur est le site touristique le plus populaire d’Indonésie et pour s’imprégner de l’esprit des lieux rien ne vaut les premières heures du jour.
Borobudur, on n’y vient pas par hasard ; toucher les pieds ou les mains de Bouddha le « Bienheureux » permet d’envisager l’avenir sereinement. Manifestement, il y a des prétendants au bonheur. S’il y a du monde partout en Indonésie, ici on bat tous les records : touristes, pèlerins, badauds, vendeurs ambulants, moines, danseurs en tenues folkloriques, musiciens pas moins habillés, sans compter les personnages de pierre en bas reliefs, dont les 432 représentations de Bouddha et autres centaines de nains ventripotents, déesses ou lions caparaçonnés. La foule des grands jours.
Dans les temples bouddhiques, tout le monde circule dans le sens des aiguilles d’une montre, c’est la règle. Pour atteindre le sommet du monument le plus important du site, le temple de Borobudur, on se met donc en file indienne (on devrait dire en file népalaise, car Bouddha est né au Népal). Le temple a la forme d’une pyramide surmontée d’un stûpa (structure architecturale d’origine indienne souvent en forme de bol ou de demi sphère renversés) et s’étale sur une base d’un hectare. Après un cheminement dans une succession de couloirs, de galeries, de terrasses ou d’escaliers agrémentés de sculptures, on atteint lentement le sommet. L’idée est simple, à la base, l’individu est immergé dans le monde matériel, en prise avec ses passions et son inscription dans un monde matériel ; en s’élevant peu à peu en spirale, il se laisse envahir par la sacralité des lieux, s’allège des vicissitudes pour finir tout en haut à atteindre le nirvana qui est l’état de sérénité suprême propre au bouddhisme. Comme les effets du cosmos ne sont pas aisément accessibles aux profanes, ils peuvent toujours se consoler avec le panorama d’une jungle immaculée ceinturant des installations chargées de plus de 1000 ans d’histoire.
Les temples : innombrables à Bali, ce sont les demeures des Dieux et autres esprits. Architecture et statuaire expriment l’intensité de la dévotion que les indonésiens portent aux divinités.
Dans les sites religieux, les hommes doivent porter un pantalon ou bien un sarong, les femmes une jupe longue. Il est de bon aloi d’y ajouter un foulard, à porter autour des hanches
- Photographe mariage Auvergne et sur le SITE DE PRAMBANAN site hindouiste
La silhouette des temples hindous est à l’image du mont Merou, montagne originelle de l’, située dans l’Himalaya.
Il est possible que la pierre grise des temples de Borobudur ait été autrefois recouverte de peintures polychromes.
L’ensemble des temples hindous de Prambanan témoigne de la prospérité des dynasties hindoues qui vivaient dans les plaines de Java avant le Xe siècle.
Il y a mille ans, Java était partagé entre deux dynasties : au sud la dynastie bouddhiste de Sailendra, au nord la dynastie hindoue de Sanjaya. D’un coté, on vénérait Bouddha, de l’autre Shiva. Pendant qu’en Europe on n’avait pas encore construit les cathédrales, les Indonésiens avaient érigé leurs temples depuis des lustres. Le chef-d’œuvre des Sailendra est Borobudur, celui des Sanjava est Prambanan. Plus tard, à la faveur d’un mariage, les deux dynasties fusionneront pour laisser place à la civilisation javanaise.
Resté abandonné pendant près de dix siècles, l’ensemble des 244 temples du site hindou de Prambanan a souffert des tremblements de terre, des cendres volcaniques mais aussi de la frénésie des pilleurs de vestiges. Heureusement, le site qui s’étend sur plusieurs kilomètres carré autour du village de Prambanan comprend suffisamment d’édifices pour convaincre des splendeurs passées. La restauration récente permet d’entrevoir le quotidien de cet ensemble de bâtiments. On imagine des cygnes royaux évoluer dans les bassins tandis que des princes devisaient à l’ombre des cocotiers en appréciant des spectacles de danses, de jongleries ou de singes savants. L’épanouissement artistique se devant de combler tous les sens, impossible de ne pas concevoir l’histoire royale sans l’ambiance musicale d’une cohorte de musiciens de gamelans.
La plupart des îles indonésiennes sont montagneuses et hérissées de volcans dont bon nombre sont actifs. Les volcans sont traités comme des divinités et leur force autant dévastatrice qu’imprévisible fait peur. Comme la culture indonésienne est un curieux mélange de croyances modernes et de traditions anciennes à bases de superstitions et d’animisme, il est encore coutume d’offrir aux volcans des sacrifices sous forme d’offrandes ou de rituels qui ont mission de dompter les pouvoirs surnaturels des volcans.
Le Mérapi est un des plus spectaculaire volcan de Java. Sa dernière éruption, pourtant mineure, date de 1994 et a fait plus de 60 victimes parmi les habitants situés sur ses flancs : le volcan a éjecté des nuées ardentes de cendres et de gaz, sans oublier l’eau du lac volcanique. Son sommet est fixé à 2911 mètres, mais d’avis de spécialistes, la hauteur d’un volcan en activité varie. Cinquante personnes travaillent à temps complet sur les postes d’observation du Mérapi.
Le volcan le plus capricieux de l’archipel : le Gunung Tambora sur l’île de Sumbawa. L’explosion de 1815 fut telle qu’elle entraîna une baisse des températures sur l’ensemble de la planète. Il y eut des chutes de neige à Londres en plein mois d’août 1816. Evénement sans commune mesure de gravité si on le compare aux 92 000 victimes de l’éruption. En contrepartie à leur comportement impétueux, la lave et les cendres des volcans sont riches en substances nutritives et génèrent des sols d’une fertilité sans pareil.
- Photographe mariage Ardeche DETROIT JAVA-BALI
Je prends l’autobus de nuit pour Bali, même en classe patas (la plus chère) ça coûte 5 fois moins cher que l’avion. Aucune hésitation. Départ laborieux à la nuit tombante depuis Dempasar. Il fait chaud, la nuit est noire et l’éclairage urbain est perfectible. Je cherche mon bus, trimbalant mon bagage dans la foule des voyageurs affalés de ci de là. L’air est chargé des odeurs d’échappement des véhicules qui vont et viennent dans la gare routière, il y a du monde partout, des klaxons, des moteurs que l’on emballe. Les annonces et de la musique diffusées par haut-parleurs ajoutent à la confusion. Il faut trouver le bon numéro dans la cohue des véhicules stationnés sans ordre, il faut aussi surveiller ses bagages et tenter de ne pas perdre son ticket d’embarquement. Sur le mien, je relève la mention « véhicule climatisé », je connais ! Ça signifie grosso modo que l’on roulera vitres ouvertes.
Après une journée et une nuit de route, nous franchissons le minuscule détroit (environ 3 Km). J’arrive enfin à Bali. L’île des Dieux se mérite et mes reins sont en compote.
Heureusement, le charme opère de suite, Bali, c’est comme Aquaboulevard, mais en vrai. Les bananiers ne sont pas en plastique et lorsqu’une fille sourit ce n’est pas forcément pour séduire, c’est l’expression du bonheur, rien d’autre. Rien n’a l’air factice dans ce décor paradisiaque ; pourtant à force de l’utiliser comme fond d’écran, j’en avais presque oublié que cette île existait pour de vrai.
- Photographe mariage Vaucluse et dans LES RIZIERES DE BALI
Bali n’a pas été livrée aux hommes sur un plateau, il existe sous les mêmes latitudes d’autres lieux moins aimables. D’où vient son charme ? L’homme a su puiser la nourriture dans la terre tout en la rendant plus belle. Ici tout semble en adéquation entre l’île et ses occupants, et ce paysage de rizière nous laisse contemplatif. On a l’impression que les habitants vivent en harmonie avec leur environnement, malgré un travail de la terre difficile. Certains dédient le fruit de ce travail aux Dieux pour les remercier de leur générosité et aux enfants qui incarnent l’avenir…
Bali séduit par ses plages et son climat, mais aussi par son travail. Cet incroyable pétrissage de la terre, cette mise en terrasses potagères de collines autrefois recouvertes d’une jungle hostile à l’homme fait de Bali une île verte à croquer.
- Photographe mariage Provence et dans le centre de Bali
Trois milliards de terriens sont dépendants du riz dont c’est l’aliment de base. En thaïlandais « manger » se traduit par « manger du riz ».
Que ce soit en terrasses ou en plaines, en champs irrigués ou sur brûlis, cela fait 5000 ans que les indonésiens, les chinois, indiens ou malgaches le cultivent. Ils lui doivent tant qu’ils ne le glorifient pas seulement dans leurs assiettes à travers des milliers de recettes mais en ont fait un symbole de vie et de fécondité présent dans des peintures ou dans toutes formes d’expressions religieuses.
Les sols volcaniques très fertiles de Java et Bali associés à un procédé éprouvé de culture en terrasse autorisent un rendement exceptionnel. Les rizières irriguées que l’on peut admirer jusque sur les hauts plateaux sont entretenues et améliorées depuis des siècles. Si elles nécessitent une organisation sociale hors pair, c’est qu’elles sont pour les indonésiens une question de survie. Pour nous elles sont aussi source de plaisir des yeux et puis entre nous, pour lutter contre les effets de la « tourista », on n’a pas inventé mieux.
La côte de Bali
Que demande le vacancier ? Des poissons rôtissent sur le pool Grill (barbecue collectif en français) ? La vue sur le jardin « balinais » («un havre de végétation tropicale » précise la plaquette de l’hôtel ») est splendide et n’a de balinais que le nom qu’on lui donne. On se prélasse en sirotant une célèbre boisson caféïnée et gazeuse et on s’étire avec nonchalance sur la terrasse de ce que dans le Bali des voyagistes, on appelle un « pavillon balinais ». C’est la même chose qu’un bungalow traditionnel dont la campagne est tapissée, délicieux habitat au toit recouvert d’alang-alang, l’herbe à éléphant, mais celui-ci est climatisé, équipé d’une télévision satellite et d’un minibar.
Un repas de fruits et coquillages dans un décor de bougainvilliers et d’hibiscus, le corps reposé et massé, les fesses sur du sable blond à la granulation parfaite. Chacun confie ses enfants au baby club et les planches à voiles sont gréées par d’autres, il n’y a plus qu’à se lancer. A Bali, le seul risque de morosité c’est de penser au retour, mais le danger le plus couru, c’est de se contenter de son hôtel. Il est tentant, dans cet espace clos, ersatz d’un « ailleurs reproductible » partout sur le globe pourvu que la température moyenne annuelle avoisine les trente degrés, de considérer que le décor de l’hôtel et l’ambiance de la boite de nuit circonscrivent l’essentiel de ce qu’il faudra retenir.
C’est promis, demain, je bouge.
Les vagues de la presqu’île d’Ulu Watu.
Une houle de 80 centimètres, pas de vent et du soleil, les conditions sont réunies pour une journée de surf en douceur. Certaines vagues sont réputées les plus belles du monde, notamment une que l’on surnomme la Sri Lanka. Equipé d’un longboard (planche de surf longue et volumineuse), je goûte aux joies de la glisse. Seuls risques encourus : boire la tasse et attraper un coup de soleil.
Tout comme en Polynésie, les vagues sont considérées ici comme étant d’essence divine. Est-ce pour cette raison qu’elles ne se laissent pas dompter facilement ? Avant de glisser sur l’écume des vagues, il faut déjà franchir celles qui déferlent. Progression laborieuse, allongé comme un crapaud sur une planche à repasser, à crawler jusqu’à plus souffle. Après une demi journée à flotter entre deux eaux, je retrouve enfin un peu de ma dignité humaine et parviens à me hisser debout sur l’écume. Le plaisir est de courte durée, à peine sorti d’affaire, la vague faiblit, la vitesse m’abandonne et je sombre sans style. Déjà il faut trimer à la nage pour retourner derrière les rouleaux, espérer de nouveau retrouver sa condition de bipède et glisser quelques secondes sur l’azur. Dur métier que celui de surfeur.
Tous artistes !
Tous les balinais sont des artistes. Lorsqu’il s’agit de ravir les dieux et d’exprimer la dévotion, rien n’est trop beau. L’art ici n’est que l’expression de la ferveur religieuse. Maîtriser l’espace, les corps, produire de la beauté est pour eux l’essence même de la vie. Partout s’expriment les arts traditionnels, sculpture sur bois, danses, processions, théâtre, masques de bois, bas reliefs… A Bali comme dans toute l’Indonésie, tout le monde est artiste et aucun mot n’a été prévu dans la langue officielle (le bahasa indonésia, obligatoire depuis l’indépendance de 1945, complète les quelques 250 langues et dialectes parlés par les 300 groupes ethniques). Un médecin peut jouer du xylophone en bambou dans le gamelan local (orchestre), le plombier sait aussi sculpter, le chauffeur de taxi joue les grands classiques du théâtre, le cuisinier est danseur…
Quant à la peinture, elle est parmi les médias artistiques le plus exploité, pas (ou peu) de perspectives, un style naïf reproductible à l’envie avec une propension aux décors de rizières, de palmes ou d’animaux dans lesquels chaque détail sera minutieusement reporté. L’artiste n’a pas d’autre vocation de reproduire ce qu’il voit, sans déformation, ni interprétation. La recherche créative est restreinte. L’expression est charmante mais n’a pas vocation à s’exposer aux foudres de la critique. On ne peint pas pour étonner ou surprendre, on peint simplement pour témoigner de son appartenance à une identité culturelle et, commerce oblige, on prend soin de s’exprimer sur des formats qui tiennent dans les valises des touristes.
Ubud : Une plage à proximité de Nusa Dua
Anti-stress de notre monde occidental, contrepoint en moderato de l’agitation des Cités de notre monde post moderne, Bali, sans pour autant nier le progrès fait désormais partie de ces étapes recherchées et nécessaires à l’homme contemporain. Il parait que Bali est « une destination » à la mode. Même si on peut admettre comme définition que « La mode, c’est ce qui se démode », la seule désaffection dont a pu souffrir l’île tient davantage à des événements non souhaités qu’à la lassitude des voyageurs, seuls les attentats extrémistes de 2002 ou le tsunami de 2005 dont la localisation reste pour beaucoup imprécise ont pu nuire à la fréquentation. Le coup porté à l’économie locale a été brutal. C’est dommage car à Bali le touriste est souvent accueilli en ami, la gentillesse de ses habitants n’a d’égal que la finesse de son humour et sa joie de vivre communicative. Si Bali est un sirop qui rend inapte le plus stressé des occidentaux à l’agitation, l’addiction est bien évidemment recommandée. Exotique sans excès, dotée d’un climat amical, d’une cuisine succulente, de fleurs luxuriantes, de décors harmonieux, animées par des rites religieux omniprésents et ouverts à tous : il existe à Bali une douceur de vivre comme nulle part ailleurs.
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LA PLAGE DE KUTA
Voir est une chose, raconter ce que l’on a vu en est une autre (Sacha Guitry le disait alors même que les agences de voyages n’existaient pas : « Les voyages, ça sert surtout à ennuyer les autres une fois qu’on est revenu ». Avant de partir, faut il avoir davantage envie de voir que de partir ? On peut rester à la surface des choses, se contenter de l’écume et oublier la mer, choisir des séjours dont le seul souvenir marquant sera la température de l’eau de la piscine. On peut aussi voyager pour se découvrir soi même et partager un peu de l’existence de ceux qui nous servent et accessoirement nettoient notre chambre. Bali vit majoritairement du tourisme, mais ce n’est pas une raison pour rester affalé sur une serviette. Après cette petite pause où l’estivant l’emporte sur le curieux, je décide de partir en virée sur l’île, voir de quoi l’intérieur des terres est fait et écouter ce que ses habitants ont à raconter, après tout, c’est bien là le but de mon voyage. Bali regorge de recoins que même le plus exhaustif des guides ne mentionne pas. Seuls moyen de les rencontrer, se laisser conduire par le hasard et suivre ses envies. Une modeste carte touristique permettra toujours de retrouver son hôtel.
Si c’est un Dieu qui a créé Bali, il en est un autre qui a créé Honda (à moins que ce soit le même !) : une signature sur un bordereau, un dépôt de caution symbolique et je pétarade déjà sur deux roues. Cheveux au vent, dans les virages qui montent vers les terres, le moteur quatre-temps m’emporte avec gourmandise dans des paysages quasiment célestes. L’air est doux, les odeurs sont sublimes. Les routes virevoltent et invitent à baguenauder à l’envie dans un décor de jungle apprivoisé et de cultures qui ondulent. Féerie des couleurs, espaces magnifiés, décors purs et sincères, les habitants que je croise me saluent d’un sourire. Haie d’honneur humaine et végétale, le Bali de l’intérieur est un jardin qui se visite sourire aux lèvres et chemise ouverte. Et je n’ai même pas réussi à me perdre.
Photographe mariage Drome 26 et à TAMPAKSIRING, le site de TIRTA EMPUL
A Tampaksiring, les sources qui naissent dans la montagne sont purificatrices. De grands bassins ont été aménagés au cœur du temple de Tirta Empul pour accueillir les pèlerins.
Aux environs d’Ubud, se trouve sans conteste le site religieux le plus charmant de toute l’île. Un temple a été érigé autour d’une source sacrée, dont on dit qu’elle fut créée par le Dieu Indra. L’eau en provenance d’une rivière qui coule non loin de là sort en résurgence au cœur d’un bassin de pierre. Son bouillonnement offre de telles vertus purificatrices qu’il attire des pèlerins en provenance de toute l’île. Rien à voir avec un Jacuzzi, les baigneurs d’ici portent un sarong autour des hanches et ne batifolent pas dans les éclaboussures, pas plus qu’ils ne palabrent. Après avoir déposé des offrandes fleuries sur des autels, hommes et femmes se séparent et pénètrent lentement dans les bassins. Le silence et la ferveur sont de mise pour agréer aux Dieux et si les pèlerins en ablution semblent si dévots, c’est que beaucoup viennent chercher ici ce que la médecine traditionnelle ne peut leur offrir : un soin du corps et de l’esprit.
La légende de la source sacrée de Tirta Empul
Une bataille eut lieu un jour entre les Dieux et le démon Maya Danawa. Les Dieux furent défaits et se retirèrent jusqu’à une source empoisonnée. Tous assoiffés, sauf l’un d’entre eux, Indra, ils burent l’eau de la source et moururent aussitôt. Indra frappa alors la terre autour de la source et fit jaillir un élixir d’immortalité avec lequel il put ressusciter ses compagnons. Les Dieux rétablis repartirent derechef à l’attaque contre Maya Danawa. Ils réussirent à le blesser et son sang maléfique se répandit dans les eaux du Sungai Pakerisan qui s’écoulent à proximité. Aujourd’hui encore, les eaux de cette rivière ne sont pas utilisées pour l’irrigation ; la légende affirme que du sang coulera des plantes qui auront poussé avec cette eau.
La croyance hindouiste veut qu’une méditation régulière au cours du passage terrestre permette d’accéder à la réincarnation.
La fumée d’encens s’élève vers le ciel et emporte l’âme avec elle.
Si nombre de balinaises ont adopté au quotidien des tenues quasi-occidentales, le vêtement traditionnel reste de rigueur lors des célébrations.
Je ne m’en lasse pas. L’île est propice à la béatitude, elle invite à la pause et offre à regarder, boire, sentir, se sentir. Bali, c’est un regard vers soi même, un repli intime, une méditation, une île. A part son crawl, on ne vient pas ici pour travailler. Tout est beau dehors, alors elle nous rend beau dedans.
On s’assied les jambes en tailleur sur un batik aux motifs luxuriants et on s’attarde à regarder la mer où des surfers graciles virevoltent dans le coucher de soleil. Le corps s’assouplit, l’âme aussi. On devient zen, on devient pure, on devient beau. Partout, ce ne sont qu’offrandes déposées pour des Dieux que l’on ne voit pas mais que l’on devine, spectacles en préparation, artistes penchés sur leur ouvrage ou ornements divins. La dévotion est sans limite et s’expose sous formes multiples ; il n’est pas un jour, pas un village, pas un détour où l’on ne croise une procession, une cérémonie, un temple, un groupe attardé à une prière collective.
La religion pratiquée à Bali est l’hindouisme. Si l’Indonésie est actuellement le plus grand pays musulman du monde, elle n’a pas toujours été sous l’influence de l’Islam. Entre le VIIe et le XVe siècle, le bouddhisme et l’hindouisme ont dominé. A partir du XVe siècle, alors que l’Islam s’imposait à Java située sur les routes du commerce, les hindous ont été refoulés sur Bali. L’île alors inhospitalière à cause de sa faune sauvage ne les a pas empêchés de survivre et ils ont pu perpétuer leurs traditions jusqu’à nous, en intégrant les coutumes déjà implantées. Cependant, bien qu’inspiré du Mahabaratha et du Ramayana indien, l’ pratiqué à Bali est assez différent de celui que l’on rencontre en Indes (pas de castes par exemple).. On dit aussi que les Dieux hindous fâchés de l’influence grandissante de l’Islam sur Java auraient fait naître les volcans de l’île pour y installer leurs résidences.
Au cœur de l’île, les temples de la région d’Ubud.
- Photographe mariage Var 83 et à PURA LUHU
La participation à une danse traditionnelle comme le Lelong nécessite une préparation longue et méticuleuse où le costume et la coiffure ne souffrent aucune imperfection.
Parmi les nombreuses danses présentes à Bali, d’avis de spécialistes, la plus gracieuse est le « Lelong ». … »
Le lelong est une danse traditionnelle, autrefois interprétée par des nymphes célestes, elle est désormais exécutée par de jeunes danseuses moins mythiques mais tout aussi ravissantes. Le thème de la danse ne varie jamais : un roi enlève une princesse, se fait sermonner par un oiseau et finit par se battre avec le frère de la jeune fille séquestrée. Tous les rôles sont tenus par des jeunes filles, y compris les rôles masculins, ce qui n’arrange rien à la difficulté de pénétrer le récit lorsque l’on est un spectateur profane. Il ne me reste plus qu’à apprécier la beauté des tenues et le travail en miroir des corps des deux danseuses, jambes fléchies, genoux vers l’extérieur, chaque mouvement d’une partie de leur personne condamne le reste de l’anatomie à l’immobilité absolue. Les bras chaloupent au rythme des instruments à percussion, gongs ou métallophones qu’agrémente une flûte en contrepoint et semblent posséder plus d’articulations que d’ordinaire. Quant aux mains, elles terminent le mouvement et le pétrifient dans une plastique qui va au-delà de la grâce. Les dieux à qui toute forme d’art à Bali est destinée sont aux anges, ceux qui ne sont pas des divinités le sont tout autant.
Un site sacré apporte toujours une touche magique à un spectacle de danses.
Les danses balinaises sont très précises : les danseurs gardent les lèvres closes et les expressions des yeux sont essentielles. La maîtrise de la précision des gestes (même les doigts sont sous contrôle) requiert un apprentissage long et fastidieux amorcé dès la prime enfance.
Envers du décor, il parait que le touriste est pressé et les spectacles ont tendance à voir leur durée s’aligner sur la capacité d’attention des occidentaux. Amorcé au début du siècle sous l’influence de la colonisation, le phénomène perdure. Tandis que sur scène, les danseuses continuent à accompagner l’orchestre de gamelan, mon voisin de spectacle, un vieil anglais installé dans l’île, m’explique à voix mesurée : « autrefois, une danse qui pouvait durer 6 heures voit sa durée réduite à soixante minutes. Selon lui, impossible dans ces conditions de retrouver l’émotion originelle… et de contenter les dieux ». J’approuve discrètement mais me garde d’ajouter un commentaire, je consulte ma montre, cela fait déjà plus de deux heures que le spectacle a commencé et assis en tailleur sur un tapis qui gratte, j’ai déjà atteint mon seuil de saturation.
- crémations à UBUD
L’esprit communautaire, très fort à Bali, s’exprime tout particulièrement lors des funérailles.
Les prières collectives précèdent les crémations et ont pour vocation la libération prochaine de l’âme du défunt.
Portés haut sur la tête, les offrandes et autres articles de procession sont autant de symboles qui figurent le cosmos, auquel est destiné l’âme du défunt.
Pour les balinais, le corps n’est que l’enveloppe de l’âme. Si le corps est obligatoirement souillé lors de son passage terrestre, l’âme a cet immense avantage de l’immunité face aux turpitudes de notre monde. Elle reste inviolée et conserve sa pureté originelle. A la mort d’un balinais, il convient donc de libérer l’âme de son réceptacle de chair et d’os pour qu’elle puisse rejoindre sa place parmi les dieux. Elle reviendra à Bali dans un temps futur et sous une autre enveloppe. C’est le principe de la réincarnation ; le passage s’accomplit par le ngaben, autrement dit, la crémation. La peine et le chagrin observés dans nos sociétés n’ont pas cours ici ; les funérailles, bariolées et vivantes, auxquelles on peut même convier le touriste que je suis, ont vocation de consacrer la libération de l’âme davantage que la perte de la vie.
Le moment de la crémation.
A l’issue de la crémation qui a lieu sur la place principale, la procession va se diriger vers la mer où seront déposées les cendres. Il arrive même que le cérémonial se déroule au milieu de baigneurs occidentaux éberlués.
Les paupières recouvertes de petits miroirs, le corps décoré de fleurs, le défunt est hissé sur une plate forme de bambous avant d’être porté en procession dans la ville. Spectacle surprenant pour un profane, manifestations fastueuses et bruyantes bien éloignées des standards de nos rites funéraires, les hommes de la famille, déguisés de masques d’épouvantes font d’incessants va-et-vient et autres gesticulations pour chasser les mauvais esprits. Une fois arrivée sur le lieu de la crémation, la dépouille est revêtue d’un habillage de papier mâché et de bois (souvent représentant une créature fantastique), puis il est procédé à la crémation. Sitôt celle-ci exécutée, les cendres sont confiées à la mer pour être dispersées par les flux des vagues. L’esprit et le corps sont de nouveau deux entités distinctes. A Bali, mieux qu’ailleurs, il se pourrait qu’on sache sauver les âmes.
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Déforestation
Les deux pays qui possèdent la plus vaste réserve de forêts du monde sont l’Indonésie et la Malaisie. Ce sont aussi eux qui exportent le plus de bois exotiques vers la France. Il ne s’agit pas seulement de mobilier de jardin dont la demande ne cesse de croître, mais aussi de contreplaqués, de planches brutes de sciage ou même de papier. Les produits sont manufacturés principalement à partir de bois de teck issu de plantations de l’Ile de Java mais aussi d’espèces des forêts anciennes tels que le Balau, le Keruing ou le Nyatoh.
La tentation d’exploiter la forêt sans accorder d’importance aux problèmes écologiques générés par les abatages massifs est grande. A cela s’ajoute le problème de la culture du riz sur brûlis (procédé d’agriculture sédentaire qui consiste à brûler la forêt pour enrichir le sol et faire de la place aux cultures) et les incendies gigantesques que connaît l’archipel chaque année. Le gouvernement s’efforce de faire appliquer une politique de gestion de la ressource et tente de maintenir le manteau forestier à un niveau acceptable. Mais les habitudes agricoles, la corruption liée aux besoins économiques et les catastrophes naturelles sont des fléaux bien difficiles à combattre.
Texte de Hervé GIRAUD Journaliste et amis
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